Joué-lès-Tours, capitale du slam

Joué-lèsTours, ville française, sera la capitale du slam la semaine prochaine, du 2 au 8 mai. Elle présentera la première édition de la Coupe de la ligue de slam de France.
Plusieurs évènements sont au programme. Grand Corps Malade sera présent et se produira sur scène le vendredi à 21h, à l'espace Malraux. Le lendemain, même heure et même endroit, ce sera au tour des meilleurs slameurs de France d'entrer sur scène, pour la finale nationale.

Image : ligueslamdefrance.com

Marc Smith, le créateur américain du slam, fera également le déplacement pour l’occasion. Il y a exactement vingt-cinq ans, l’ancien ouvrier en bâtiment organisait ses premiers concours de poésie au Mills Bar Tavern, concours qui donneront naissance au Slam. Outre le concert de Grand Corps Malade et la finale nationale, plusieurs activités seront organisées : tables rondes, lectures, scènes ouvertes, lâcher de poètes dans les rues de la ville…

Le programme complet est disponible sur le site de la Coupe de la ligue slam de France. Vous pouvez également gagner vos entrées en cliquant ici. Joué-les-Tours mettra donc le slam à l'honneur toute cette semaine, un moyen parmi d'autres de célébrer, comme il se doit, le quart de siècle du mouvement...

Lille va slamer... sur la Lune

Lille va slamer ! La troisième édition de « Lille, moulin à Paroles » s’ouvre ce soir. La manifestation, organisée par le collectif français « On a slamé sur la Lune », met à l’honneur des artistes et poètes « touche-à-tout »… Hier déjà, dans les rues du centre-ville, le collectif a distribué des flyers pour annoncer et présenter le festival… Et en a profité pour en rappeler la nécessité : « Par l’Art et la Culture, nous voulons abattre les murs et modestement construire des ponts entre les peuples, parce qu’un autre monde n’est pas seulement possible, il est absolument nécessaire, urgent et vital. Comme cette poésie, qui transpirent de nos artistes invités » (collectif "On a slamé sur la Lune").

image : onaslamesurlalune.fr

Aujourd'hui 11h, une "déambulation musicale" démarrera de la Grand-Place pour annoncer le programme du festival. Les activités s’ouvrent ce soir par une conférence, organisée à la librairie Dialogue Théâtre (lien). Un apéro-slam se tiendra demain à 19h30, ainsi qu’une scène ouverte à la Barraca Zem (salle de spectacles lilloise) pour plonger les intéressés dans une atmosphère poétique et musicale… Samedi soir se tiendra également une soirée gare Saint-Sauveur. Des artistes du collectif V Slam, originaires de Dakar, partageront sur scène leur passion des mots.

« Lille, Moulin à Paroles » est né de rencontres et de l’envie de partager. Il s’agit aussi de montrer la diversité de la richesse d’une scène ‘po-éthique’, électrique, dynamique. Petit festival au grand cœur, il se veut un feu d’artifice littéraire et musical » (collectif "On a slamé sur la Lune").

Le festival se clôturera le 21 mai. Il traversera la Méditerranée pour prendre place à Dakar. Il vous reste donc quelques semaines pour découvrir des artistes d’ici, mais aussi d’ailleurs, qui permettent le mélange des cultures, des genres et des formes de spectacles... et qui vous emmèneront à la rencontre des mots.

Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site du collectif "On a slamé sur la Lune"

« Parce qu’au commencement était la PAROLE ,

Sœurs et frères humaines,
nous vous offrons la nôtre,

vous souhaitant la bienvenue à bord,

d’un navire qui ne sait pas où il va… »

 (Le collectif On A Slamé Sur La Lune).

Portraits de slameurs : Ami Karim

Ami Karim est un slameur atypique. Nous nous sommes rencontrés à la terrasse d'un café à Montmartre. Il est en voiture, s'arrête à ma hauteur pour me saluer, se gare et me rejoint. Et me dit, enjoué : "Oui, j'aime pas les arrivées discrètes, ça me fait chier". Dès son arrivée (en retard, quoi qu'il en dise), j'ai compris que je n'en sortirais pas indemne...

Karim est né à Saint-Denis. Il découvre le slam au début des années 2000, mais ne pensait pas y succomber. Il se souvient : "Un soir je suis venu boire un café, il y avait du slam. J'ai écouté, j'ai pas aimé, je suis reparti. Pendant quelques mois, j'y allais plus les soirs où il y avait slam.  Un jour, je me suis posé, j'ai écrit un texte où je disais que j'aimais pas ce qu'ils faisaient... ce soir-là, je me suis pas fait des potes. Mais par contre, dès que je suis sorti de scène, j'avais qu'une envie,  c'était de repartir en écrire un et de revenir le faire le mois d'après. Et ensuite, ça a continué". Son expérience est un autre exemple de ce phénomène, cette claque qu'on se prend lorsqu'on est confronté au slam...

Son premier album, "Eclipse Totale", est né il y a deux ans. Un second album a récemment été finalisé. Je n'en sais pas plus, pour l'instant... Mais Karim insiste sur un point : tous ces projets, les siens et ceux de ses compères comme Rouda ou Grand Corps Malade, par exemple, sont "des projets de mecs issus de la scène slam qui font autre chose". Parce que 'album de slam', ça ne veut rien dire. "T'es un slameur seulement et uniquement quand t'es sur une scène slam et que tu poses un texte. Et ce sera un texte de slam seulement et uniquement quand il sera sur une scène slam", insiste-t-il. Quoi qu'il en soit, voici "Il a dit au revoir", extrait de son premier album :

Et moi, aurais-je droit, cette fois-ci, à un slam ? Bien que nous n'étions pas sur une scène slam, mais à la terrasse d'un café... Et bien oui. Ami Karim réfléchit, se concentre, et entame son récit. Je m'y oublie... 10 secondes.
[Extrait audio]

C’est après ce sublime texte que l’on s’est quitté. Comme Rouda, Ami Karim est un artiste que je ne suis pas prête d'oublier, autant pour sa personnalité que pour ses textes… Il sera en concert les 10 mai et 7 juin prochains, au Sentier des Halles, à Paris.

Si vous désirez en savoir plus, vous pouvez visiter son myspace ou son profil facebook.
Quand à nous, rendez-vous lundi pour un nouveau portrait de slameur !

Portraits de slameurs : ROUDA

Né à Montreuil-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, ROUDA se définit comme un poète-rappeur-slameur. Et ses racines, c'est le rap. Son premier album, « Musique des lettres » est dans les bacs depuis 2007. Ci-dessous, la vidéo du clip "Paris canaille... Paris racaille", en collaboration avec Neobled et Lyor, deux autres "poètes-rappeurs-slameurs". Mais un jour, le slam l'accoste. Et ne le lâchera plus...

J'ai rendez-vous avec ROUDA à Paris, métro République. Nous sommes à la terrasse d'un café et parlons slam, évidemment. "Comment j'ai découvert le slam? En fait, j'étais dans un hammam, en train de faire un sauna avec deux amis, et j'avais pas de serviette... je déconne". D'accord. La suite de l'interview promet d'être... originale! Je persévère, seconde tentative : "Je me promenais sur le boulevard Ménilmontant, centre du slam à Paris. Il y avait une scène ouverte dans un bar. Je n'y connaissais rien, je suis allé voir par curiosité et je suis allé dire un texte. Ça ne m'a pas trop plu. Pendant un long moment, je suis parti à l'étranger et quand je suis revenu, je suis repassé dans le bar. Je suis retourné essayer. Et je suis revenu le mardi d'après, le mardi d'après, le mardi d'après... le mardi d'après. C'était il y a dix ans!".

Photo : www.flickr.com

En 2001, avec Neobled et Lyor, il fonde l'association 129H, le premier collectif de slam en France. ROUDA a également collaboré avec Grand Corps Malade sur plusieurs projets, dont le superbe texte Parole du bout du monde, extrait de l'album 'Midi 20' de ce dernier ou Juste une période de ma vie de l'album 'Musique des lettres'... ROUDA est un artiste qui gagne à être connu. Ce poète-rappeur-slameur a son propre univers, aussi passionnant que lui. Mais si, comme moi, vous n'en avez pas eu assez, rien de plus simple : http://www.rouda.fr/. Bonne découverte !

Et rendez-vous lundi prochain pour un nouveau portrait de slameur!

'Portraits de slameurs'

A partir de la semaine prochaine, une nouvelle rubrique apparaîtra sur ce blog : un « portrait de slameur ». Il s’agira de vous présenter, semaine par semaine, le profil d’un slameur (en) particulier. Un autre moyen d’en savoir un peu plus sur la discipline et d'aller à la rencontre de ces ‘poètes des temps modernes’...

A lundi pour le premier numéro!

Le Forum, bar d’un soir

Grand Corps Malade a transformé le Forum de Liège en bar… Original ! Un bar Slam, c'est une scène sur laquelle se tient un homme, seul, qui déclame un texte. Pas de musique, pas de décors, pas d’accessoires. Rien pour accompagner la voix du slameur et sa poésie, qui englobe ses cinq sens, et ceux du public. C'est ça, le Slam originel. Mais Grand Corps Malade fait exception à la règle; et ce depuis un certain temps. En effet, sur scène, il s'accompagne de musiciens et, parfois, d'un décor. C'était le cas hier soir. Pour certains, Fabien Marsaud n'est donc plus un slameur. Bien sûr qu'il appuie ses textes de musique. Et alors ? Les points de vue s'opposent...

En tout cas, c’est bien comme ça que le public l’a connu et reconnu. Ce n’est peut-être plus le Slam originel, mais le public du Forum n’a pas eu l’air de s’en soucier. Hier soir, la présence, la prestance et la voix singulière de Fabien Marsaud ont amplement suffi à conquérir un public aussi hétéroclite qu'à son habitude. Et la salle s'est transformée en bar ! Tabourets, tables, tableaux, atmosphère intimiste... tout était là - sauf, peut-être, un petit verre - pour plonger le public dans un imaginaire, aux sources du mouvement, comme au bon vieux temps. Le temps où Grand Corps Malade récitait ses textes, jusque là inconnus du grand public.

Photo : Ch.G.

Inconnu à l'époque, plus aujourd'hui. Car c'est pour faire découvrir son nouvel opus, "3e temps", que l'artiste sillonne les routes d'Europe et d'ailleurs. Cet album est depuis peu disque de platine. Certains de ces textes ont été déclamés hier, ainsi que des extraits de ses deux autres albums (Midi20 et Enfant de la ville), toujours d'actualité et autant appréciés de ses fans.


Grand Corps Malade ne respecte peut-être plus l’entièreté des règles primaires du Slam, mais  il est et restera encore longtemps son principal représentant, et ce aux quatre coins du monde...

Grand Corps Malade au Forum

Ce soir, le Forum de Liège accueillera un artiste à la voix singulière.

Photo : grandcorpsmalade.com

Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, transformera pour un soir le Forum en scène slam. Il y présentera au public son troisième opus, "3e temps", sorti en octobre dernier. Mais il déclamera également des textes de ses précédents albums, "Enfant de la ville" et "Midi 20".


L'atmosphère de cette salle devrait permettre, encore une fois, de créer une forte intimité entre le slameur et son public. Grand Corps Malade s'est produit jeudi à Bruxelles et hier à Namur. L'artiste reviendra en Belgique au mois de juillet, aux Francofolies de Spa.


A suivre : le compte-rendu du concert

24h dédiées aux mots

Départ imminent, les mots sont à vous! Ce weekend, le slam sera à l'honneur dans la cité Ardente. "Les 24h de Slam" s'ouvrent à 15h à la Zone. L'asbl Liégeoise organise la troisième édition de ce grand rassemblement, ces samedi 9 et dimanche 10 avril.

Image : lazone.be

"Les 24h de Slam" sont un rendez-vous que de nombreux artistes attendent avec impatience. Ceux-ci viennent de Belgique, mais aussi des quatre coins du monde.

Comme l'annonce le nom de l'évènement, les slameurs se succéderont pendant 24h, sous les yeux des curieux. Dès 15h, ces "nouveaux poètes" déambuleront dans les rues de Liège afin d'y lancer des 'slams sauvages'. Et se retrouveront ensuite à la Zone. S'ensuivront des rencontres, des scènes, des micros ouverts, des tournois...

Le programme complet du weekend est disponible sur le site de la Zone, mais selon les organisateurs, il y aura "des surprises en plus du programme renseigné".

Les "24h de Slam" se clôtureront demain à 15h.