A partir de ce mardi 11 octobre, et pour quelques jours, ce blog se focalisera sur une thématique particulière : le Slam, poésie urbaine, dans les rues de Bruxelles.

Généralement dans les bars, les cafés ou encore les centres culturels, le Slam s'invite parfois dans les rues de la capitale. Et lorsque les 'poètes des temps modernes' en font leur terrain de jeu, ils s'adonnent à une pratique à part entière : le Slam sauvage...

5 mai 2011

Héloïse Guay de Bellissen, une écrivaine cicatrisée à vie

Héloïse Guay de Bellissen est l’auteur de « Au cœur du slam : Grand Corps Malade et les nouveaux poètes » (Editions Alphée), un des rares ouvrages à s’intéresser de près à la discipline. Avant de s’y aventurer, elle n’y connaissait rien. Et n’avait aucune idée de qui étaient ces slameurs... Aujourd'hui, elle garde encore la trace de cette 'claque' que le slam lui a donnée, et est devenue amie avec ces poètes…

Photo : editions-alphee.com
Paris, 14 avril 2011. Je marche rue Francoeur, à Montmartre. Elle m'attend en terrasse. Je la reconnait directement et m'avance vers elle. Et lui demande ce qu'elle retire de son expédition au coeur du slam... "Je n’en sors pas indemne. Je suis très accidentée par le slam ! J’en sors ravie et, encore aujourd’hui, je pense que c’est une des plus belles expériences de ma vie. Quand tu croises le slam et que tu prends ta claque, t’es obligée d’être encore émerveillée des années plus tard. Tous ceux que j’ai rencontrés dans ce livre sont restés mes amis, on a partagé une aventure incroyable et magique. J’en suis à vie cicatrisée!", avoue-t-elle.

Néanmoins, Héloïse insiste sur le fait qu'elle ne s'adonne pas au slam. "Je suis observatrice, dans une autre action. Je n’ai pas envie de déclamer des textes. J’ai envie d’écouter, mais pas de le faire. C’est un truc intérieur qui se passe en moi, mais je n’ai pas envie de le partager. Et puis je n’ai pas les c*** de le faire", m'avoue-t-elle.
Image : editions-alphee.com 
Elle se souvient de sa première 'claque' : "ma première soirée slam, c'était au Café Culturel, Ami Karim présentait. Les gens assis à côté de moi montent sur scène, lâchent un slam pendant quelques minutes, se dévoilent complètement dans leur intimité, et viennent se rasseoir. Ça m’a émue parce que c’est magnifique ; il n’y a plus le mur entre l’artiste et le spectateur, tout le monde est mélangé. L’ego est en-dessous de l’artistique, c’est rare". Et cela relève parfois du paradoxe. Elle ajoute que c'est un peu comme si ces gens disaient : "j’ai envie de te le dire à l’oreille, mais devant 100 personnes »!
Pour Héloïse, le slam est aussi un réel courant, un mouvement social : « Le slam émerge au moment où on a Sarkozy dans les pattes et où il n’y a pas trop d’issue de crise. Du coup, les gens lambda ont la parole et s’expriment. Ca intervient toujours dans un moment historique fort. Comme les dadaïstes et les surréalistes avant eux. C’est des résistants ». 

Héloïse Guay de Bellissen est l’auteur de deux autres ouvrages : La peau et Les Ecchymoses (Editions L’Harmattan). Elle est également chroniqueuse pour backchic info, un journal satirique en ligne. Mais à côté de ses multiples casquettes, Héloïse est une femme au langage franc et au caractère bien trempé. Je ne serais d'ailleurs pas contre un second rendez-vous!

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