Coupe du monde et Slam National

Rappel : de ce lundi 30 mai au dimanche 5 juin se déroule le Grand Slam National et la Coupe du monde de Slam, à Paris. Je m'y rends ces mardi et mercredi pour couvrir une partie de l'évènement. Rendez-vous, donc, très bientôt pour des photos, vidéos et extraits audio de cette rencontre internationale annuelle. En présence, entre autre, des 16 meilleurs slameurs au monde!

Les Vents d'Ouest recueillent le Slam

www.expressottawa.ca

Michel Lavoie est le coordinateur des éditions Vents d'Ouest (Canada). La finale du Grand Slam du secondaire du Salon du livre de Outaouais, au Québec, l'a laissé sans voix... Mais pas sans idées : les huit jeunes ayant participé au concours verront leur(s) texte(s) de slam poésie réunis dans un recueil, le premier du genre.

Portrait de slameur : Saul Williams

Saul (Stacey) Williams est né en 1972 à New-York. Ce poète-rappeur-musicien issu de la génération hip-hop est un des plus grands représentants du Slam. Il découvre la discipline dans les années 90' et gagne le titre de 'Grand Champion de Slam' au Nuyorican Café en 1996...

http://myrebirth.fr

Deux en plus tard, Saul Williams incarne le rôle principal du film "Slam" (Marc Levin, 1998) : un jeune homme en prison tente d'y survivre grâce à l'écriture... L'oeuvre cinématographique permet alors de présenter le mouvement au monde entier, mouvement qui ne cessera de se développer jusqu'à nos jours. [Extrait du film Slam]

Bien que caractérisé en tant que Slameur, Saul Williams n'en oublie pas ses premiers amours. Il sort un premier album en 2001, "Amethyst Rock Star", un mélange de rock, de hip-hop et de musique électronique. En 2004, son second album, "Saul Williams", est dans les bacs. Il fait ensuite les premières parties du groupe Nine Inch Nails, puis sort son troisième opus, "The Inevitable Rise And Liberation Of Niggytardust", en 2007, dans lequel il réalise une reprise de "Sunday Bloody Sunday" de U2 :

Saul Williams sort son premier roman en 2007 ("Dit le fusil de chasse à la tête"). Et l'album "Volcanic Sunlight" est sorti le 2 mai dernier. "Explain my Heart" (ci-dessous) est le premier extrait du nouvel opus de l'artiste, actuellement installé à Paris...

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A lundi prochain !

Gil Scott-Geron n'est plus

Le poète et musicien Gil Scott-Heron s'est éteint ce vendredi, à New-York, à l'âge de soixante-deux ans. Il était notamment l'auteur du texte "The Revolution Will Not Be Televised". Scott-Heron, que l'on surnommait "le Dylan Noir", était considéré comme un des précurseurs du rap et du slam. Mais pas seulement...

http://the-drone.com

L'artiste a écrit plusieurs ouvrages et enregistré une dizaine d'albums, dans lesquels il mélangeait musique, poèmes, réflexions politiques... le tout regroupé sous le terme "Bluesologie".


Ci-dessous : "Me and the Devil" (2010) et "The Bottle" (1974)

Jean-Michel Delage - entretien

Suite à mon article du 10 mai dernier sur l'exposition "Slam'manuscrit' de Jean-Michel Delage, j'ai voulu en savoir plus et me suis donc directement adressée à l'artiste pour lui poser quelques questions... [Propos recueillis le 24 mai dernier]

http://jnleblanc.canalblog.com

Ch.G. - Comment vous est venue l'idée de cette exposition, pourquoi des slameurs?
Jean-Michel Delage - "Je fréquentais les scènes ouvertes. J'aimais ces ambiances, ces gens qui clamaient, le public... Il y avait comme un petit phénomène autour du slam. Alors voila, je me suis lancé."

Ch.G. - Comment avez-vous choisi les slameurs que vous désiriez photographier?
J.-M. D. - "Déjà, ceux que je croisais sur les scènes. Et puis, grâce à Facebook, j'ai trouvé ceux que je trouvais intéressants. Et il y a ceux qui ont entendu parler du projet et qui m'ont contacté."

Ch.G. - Dans quel but y intégrez-vous un de leurs textes?
J.-M.D. - "L'idée du diptyque est important. Lier écriture, choix du lieu de la photo, les couleurs.... J'avais quelques exigences. C'était un échange. On passe un moment, on cause, on fait la photo et vous offrez un texte, manuscrit de préférence."

Ch.G. - Vous les avez photographiés dans des lieux "extérieurs" au slam. Pourquoi?

J.-M. D. - "Je voulais les sortir des bars sombres, enlever le micro. C'est un travail de portrait. Autant que ces personnes soient belles et bien éclairées!"

Ch.G. - Pensez-vous que les slameurs forment un groupe social à part entière?
J.-M. D. - "Je ne crois pas. Mais les soirées dans les scènes slam sont au contraire des moments de mélange assez intéressants. Tout le monde peut venir. Toutes catégories sociales, d'âge, d origines. Publics et clameurs se mélangent. Les mots et les textes les rassemblent."

Si vous avez d'autres questions à propos de cette exposition, n'hésitez pas à me les envoyer et je tenterai de les lui poser!

L'exposition "Slam'manuscrit" de Jean-Michel Delage (à la bibliothèque Belle-Beille d'Angers) se clôture demain. Mais les oeuvres restent visibles sur le site internet de l'artiste!

"Les voyages en train"

"Les voyages en train", est extrait de "Midi 20", premier album de Grand Corps Malade. C'est avec ce titre que la médiatisation de l'artiste a véritablement débuté, en 2006.

"Je crois que les histoires d'amour, c'est comme les voyages en train,

et quand je vois tous ces voyageurs, parfois j'aimerais en être un ;

Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare?

Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard?"

(Paroles de Grand Corps Malade, sur une mélodie de S Petit Nico)

Grand Corps Malade à 'La puce à l'oreille'

Extrait de l'émission "La puce à l'oreille". Entretien avec Grand Corps Malade. Le slameur, dont les apparitions sont rares en cette période de tournée, prend quelques minutes pour parler du Slam : l'héritage poétique, les points forts, sa présence aux quatre coins de la Terre...

Le Slam s'invite au Festival de Musiques Anciennes

Le Festival de Musiques Anciennes s'ouvre ce weekend à Besançon. Ces samedi 21 et dimanche 22 mai, la 6e édition du festival organise des 'ateliers slam sur musique ancienne'. Ces festivités, animées par Yan Gilg (un rappeur devenu poète), ont pour but de moderniser, rythmer, slamer, rapper... les fables de La Fontaine. Des concerts seront également organisés le 11 juin 2011 à la Citadelle de Besançon.

Quelques concepts

Un nouvel onglet a été ajouté dans la colonne ci-contre à droite, nommée "Quelques concepts de base". Il s'agit d'une page consacrée à l'explication de concepts particuliers ayant rapport au Slam... afin de vous familiariser un peu plus avec la discipline!

Rencontre entre Rap et Slam

Le Rap a rendez-vous avec le Slam! L'asbl belge Lezarts Urbains met en place, pour la troisième fois, un rendez-vous dans le but de débattre autour de l'utilité pédagogique et humaines des ateliers d'écriture, de slam et de rap. L'association anime ce genre d'ateliers depuis six ans.

http://www.lezarts-urbains.be

Le débat, sur le thème "Quelle pédagogie et quels enjeux pour ces ateliers", aura lieu ce samedi 21 mai dès 14h au Centre d'Education en Milieu Ouvert (CEMO) à Saint-Gilles. Des concerts lives de rap et de slam seront ensuite organisés tout au long de l'après-midi...

"Quartier Slam" à Hérouville du 19 au 26 mai

La bibliothèque d'Hérouville (Caen) propose, tout au long du mois de mai, diverses activités artistiques. Elles permettront ceux qui le souhaitent de s'impliquer dans l'univers des arts. Parmi elles, un "Quartier Slam", animé par Yohan Leforestier, mettra en place une scène ouverte. Cet artiste polyvalent (poète, musicien, écrivain, comédien... et bien sur slameur) se chargera du projet jeune "Voyage dans mon quartier", ce samedi 21 mai à 16h30.
Hier, le slameur Hocine Ben a animé un atelier d'écriture. Un second sera mis en place le 26 mai prochain, ainsi qu'une soirée Slam le samedi 27 mai. Les activités de la bibliothèque d'Hérouville se clôtureront le 31 mai.

La 5e coupe du monde de Slam à Paris!

Et le gagnant est... Paris ! Cette année, à côté du 8e Grand Slam National et le Slam Interscolaire, la capitale française accueillera la 5e Coupe du Monde de Slam, qui réunira les seize plus grands champions du monde de la discipline...
Du lundi 30 mai au dimanche 5 juin 2011, les plus grands slameurs du monde se rencontreront et s'affronteront à coups de mots... « Nous vous invitons à un grand voyage d’une semaine au pays de la poésie [...] C’est l’occasion pour la poésie d’affirmer sa place parmi les pratiques artistiques françaises et internationales.» (Fédération Française de Slam Poésie)

Image : www.ffdsp.com

Le Grand Slam National des Collèges et Lycées et le 8e Grand Slam National se dérouleront en début de semaine. Mardi soir, l'inauguration du festival laissera place aux "duels" de sélection de la Coupe du monde et du Grand Slam National. Les finales de ces deux tournois se dérouleront respectivement samedi 4 et dimanche 5 juin.


Le Grand Slam National. Ce tournoi national réunira seize équipes, composées de quatre membres, venus des quatre coins de la France. Ils ont été sélectionnés sur des scènes de théâtre, de café, de médiathèque... à travers la France entière pour représenter leur ville.


Le Slam interscolaire, une première. C'est également la première fois que Paris accueille le Grand Slam National Interscolaire, des Collèges et des Lycées. Des jeunes venus des quatre coins de l'Hexagone y participeront. Une belle occasion pour eux de découvrir la discipline, de s'y adonner et de partager leur passion des mots.


La Coupe du Monde. C'est donc la première fois que Paris accueille la Coupe du Monde de slam. Les gagnants du Slam National organisé dans seize pays du monde se rencontreront. Ils performeront dans leur langue natale, et un écran traduira leurs textes au fur et à mesure.

http://www.ffdsp.com

« Le tournoi est un alibi pour découvrir, toujours dans la convivialité, des œuvres originales de poésie. Ce n’est pas une fin en soi, il ne s’agit pas de diviser les poètes, mais de les réunir et de les fédérer autour de la poésie. » (Fédération Française de Slam Poésie). A côté de ces tournois seront organisés des slams sauvages ou des spectacles de percussions, par exemple. Cette semaine sera donc très artistique, poétique, mais aussi consacrée à de belles découvertes et rencontres entres tous les âges et cultures.


Pour plus d'informations et le programme complet de la semaine, cliquez ici.

[A suivre, compte-rendu des tournois (textes, interviews, etc.]

Portraits de slameurs : Tata Milouda

Image : st-ouen-tourisme.com

Cette semaine, nous restons avec les slameurs du troisième âge. Aujourd’hui, je vous présente Tata Milouda. Cette « mamie » est comme Saphire : elle profite de son temps pour écrire et slamer.

Milouda Chaqiq, alias Tata Milouda, est née à Settat (Maroc) en 1951, mais elle quitte son pays en 1989. Elle n’a jamais été à l’école. Du français, elle ne connait « que trois mots : bonjour, merci, au revoir ». Elle n’a pas non plus de papiers, et se trouve ainsi des petits boulots.

Mais sa vie change en 1994. En suivant des ateliers d’alphabétisation, elle se familiarise avec les théâtres de Seine-Saint-Denis. Et puis arrive le slam. Treize ans plus tard, elle se produit dans divers endroits de la capitale française et en banlieue. Et entre au Comedy Club avec Jamel Debbouze.

Grand Corps Malade la soutient rapidement, et c'est grâce à lui qu'elle ose se lancer... C’est au début de cette année 2011 que Milouda devient intermittente du spectacle. Elle se sert de sa popularité pour défendre la cause des femmes et l’alphabétisation. Les mots d’ordre de ses textes sont l’amour, la paix, le rêve…

Tata Milouda se produit actuellement sur scène. Elle présentera son spectacle fin mai à la maison des Métallos à Paris, par exemple. Le slam a touché Milouda Chaqiq, et Tata Milouda s'en est emparée :  deux documentaires, un disque et un livre sont d'ailleurs prévus.

Le slam célèbre l'Europe... au Mexique !

Le Slam s'exporte partout. Aujourd'hui, c'est au Mexique que la discipline sera mise à l'honneur. Un tournoi est organisé au "Centro Cultural España", à Mexico, pour célébrer le jour de l'Europe.

Image : lepetitjournal.com/mexico

La compétition débutera à 19h. Elle est ouverte à tous ceux qui souhaitent en faire partie, mais sur un thème bien particulier : "la reconnaissance des droits culturels et de la diversité culturelle"... Une nouvelle occasion de célébrer "El Dia de Europa", l'existence du Vieux continent, et ce bien au-delà de ses frontières!

Le slam pour Oxfam

Demain s'ouvre la seconde édition de la soirée Reggae Rap'n'Slam, organisée par la "New Team" de l'association OXFAM. Cet évènement rassemble une dizaine d'artistes, tous issus de la scène underground Parisienne. Durant trois heures de concerts, ils performeront pour la bonne cause : l'intégralité des fonds récoltés seront reversés à OXFAM. Seront présents Fredo Faya (reggae, rap) Sancho (slam, melting pop) ou le collectif Les Ombres (hip/hop, slam), par exemple.

Image : voir page Facebook de l'évènement

L'Oxfam Rap'n'Slam se déroulera demain soir à l'établissement Le Klub de Paris.

Jean-Michel Delage présente "Slam'manuscrit"

La bibliothèque Belle-Beille d'Angers a accueilli aujourd'hui, ce mardi 10 mai, une exposition sur le thème du Slam, "Slam' manuscrit". L'artiste Jean-Michel Delage exposera ses oeuvre photographiques, des portraits de slameurs pris dans des lieux étrangers à la discipline. Chaque slameur a offert un texte manuscrit à l'artiste, qu'il annexera, en regard, à ses clichés... Une rencontre avec le slameur Kwal est également prévue pour le samedi 21 mai.

"J'ai voulu traiter ce sujet sous la forme de portraits. Hors des lieux dédiés au Slam. J'ai invité chaque slameur photographié à me donner un manuscrit de leur choix : certains m'ont offert un brouillon, d'autres ont réalisé un texte pour l'occasion." (J.-M. Delaage)

Cette exposition est proposée dans le cadre d'un festival qui se tient à Angers du 27 au 29 mai.  Elle se clôturera le 28 mai prochain.

Photo - http://jeanmicheldelage.com

Photo : http://jeanmicheldelage.com

Les portraits sont disponibles sur le site de l'artiste, sous la rubrique "Portrait, Slam'manuscrit".

Le festival Arts 2 rues est ouvert

Le festival "Arts 2 rues" de la région Bretonne ouvre sa sixième édition cette année. Depuis hier, et jusqu'au 13 mai prochain, les élèves des écoles primaires et maternelles de la ville de Janzé seront invités à participer à des ateliers. Et le Slam sera bien évidemment de la partie! Mais pas seulement : cirque, théâtre, magie ou danse, par exemple, seront également au rendez-vous.

L'évènement se clôturera le 14 mai par une après-midi festive. Les rues du centre-ville seront fermées pour y accueillir des spectacles tout au long de la journée. Un espace "ateliers maquillage" et des scènes s'installeront, entre autre, place de la mairie.

Portraits de slameurs : Saphire

Saphire, Maryse Amoursky de son vrai nom, est une mamie pas comme les autres. Cette retraitée passe son temps libre à écrire des vers, des strophes, des alexandrins... Mais pas n'importe lesquels. Sa spécialité? Des textes un peu coquins, libertins.
Dans un reportage de Yohann Bensoussan pour VOtv, cette mamie déclare qu'il s'agit d'une mise en scène, d'une provocation. Mais elle avoue également que si elle continue à slamer des années, elle arrêtera ce genre de textes, de peur de devenir obscène.

"Il y a celui pour qui les caresses ne sont que signe de faiblesse

Celui qui garde ses chaussettes, celui qui se déshabille sous la couette

Parce qu'il ne veut pas, le cul béni, montrer son petit oiseau au nid"

(Texte de Saphire)

Saphire est touchée par le slam en 2008. Aujourd'hui,  elle est devenue une figure importante de sa région (Epargny). Elle a deux petits-enfants, Cyril (9ans) et Alexandre (11ans), son premier public. Ils ne comprennent cependant pas tous les textes, mais la soutiennent. Et ont conscience que leur mamie est loin d'être comme les autres !


Pour voir le reportage complet consacré à cette mamie atypique, cliquez ici.


A lundi pour un nouveau portrait!

Tourcoing : Slam avec Karim Feddal

La médiathèque André-Malraux de Tourcoing sort de son silence ! Le slameur Karim Feddal animera des ateliers aujourd’hui, ainsi que les 14, 21 mai et les 4 et 18 juin prochains. La médiathèque sera donc réservée à la poésie orale à ces dates. Une scène ouverte clôturera ces ateliers le dimanche 19 juin en fin d’après-midi ; scène qui laissera également au public la possibilité de s’essayer au Slam…

Le Slam s'invite en prison

Photo : saint-brieuc.letelegramme.com

A la maison d'arrêt de Saint-Brieuc (France) se clôture une semaine assez particulière. Trois jours durant, la poésie s'est invitée à la prison pour offrir un stage de Slam à quatre détenus. Ils ont été encadrés par le slameur Radouane Nasri. Au programme : écriture de textes à partir de photos. Ces créations ont été enregistrées et seront diffusées...

Slam à l'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse

A Strasbourg, L'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ) organisera ses premières rencontres de poésie slam. Du 29 juin au 3 juillet seront organisés des ateliers, tournois ou encore rencontres professionnelles. Ils permettront à une centaine de jeunes entre 18 et 25 ans, résidant en France ou en Allemagne, de s'adonner à leur passion. "Ces rencontres permettront à des jeunes allemands et français, slameurs professionnels ou simples passionnés de poésie et de Slam, de se rencontrer, d'échanger, de se perfectionner et même de créer." (l'OFAJ).

Héloïse Guay de Bellissen, une écrivaine cicatrisée à vie

Héloïse Guay de Bellissen est l’auteur de « Au cœur du slam : Grand Corps Malade et les nouveaux poètes » (Editions Alphée), un des rares ouvrages à s’intéresser de près à la discipline. Avant de s’y aventurer, elle n’y connaissait rien. Et n’avait aucune idée de qui étaient ces slameurs... Aujourd'hui, elle garde encore la trace de cette 'claque' que le slam lui a donnée, et est devenue amie avec ces poètes…

Photo : editions-alphee.com

Paris, 14 avril 2011. Je marche rue Francoeur, à Montmartre. Elle m'attend en terrasse. Je la reconnait directement et m'avance vers elle. Et lui demande ce qu'elle retire de son expédition au coeur du slam... "Je n’en sors pas indemne. Je suis très accidentée par le slam ! J’en sors ravie et, encore aujourd’hui, je pense que c’est une des plus belles expériences de ma vie. Quand tu croises le slam et que tu prends ta claque, t’es obligée d’être encore émerveillée des années plus tard. Tous ceux que j’ai rencontrés dans ce livre sont restés mes amis, on a partagé une aventure incroyable et magique. J’en suis à vie cicatrisée!", avoue-t-elle.

Néanmoins, Héloïse insiste sur le fait qu'elle ne s'adonne pas au slam. "Je suis observatrice, dans une autre action. Je n’ai pas envie de déclamer des textes. J’ai envie d’écouter, mais pas de le faire. C’est un truc intérieur qui se passe en moi, mais je n’ai pas envie de le partager. Et puis je n’ai pas les c*** de le faire", m'avoue-t-elle.

Image : editions-alphee.com 

Elle se souvient de sa première 'claque' : "ma première soirée slam, c'était au Café Culturel, Ami Karim présentait. Les gens assis à côté de moi montent sur scène, lâchent un slam pendant quelques minutes, se dévoilent complètement dans leur intimité, et viennent se rasseoir. Ça m’a émue parce que c’est magnifique ; il n’y a plus le mur entre l’artiste et le spectateur, tout le monde est mélangé. L’ego est en-dessous de l’artistique, c’est rare". Et cela relève parfois du paradoxe. Elle ajoute que c'est un peu comme si ces gens disaient : "j’ai envie de te le dire à l’oreille, mais devant 100 personnes »!

Pour Héloïse, le slam est aussi un réel courant, un mouvement social : « Le slam émerge au moment où on a Sarkozy dans les pattes et où il n’y a pas trop d’issue de crise. Du coup, les gens lambda ont la parole et s’expriment. Ca intervient toujours dans un moment historique fort. Comme les dadaïstes et les surréalistes avant eux. C’est des résistants ». 

Héloïse Guay de Bellissen est l’auteur de deux autres ouvrages : La peau et Les Ecchymoses (Editions L’Harmattan). Elle est également chroniqueuse pour backchic info, un journal satirique en ligne. Mais à côté de ses multiples casquettes, Héloïse est une femme au langage franc et au caractère bien trempé. Je ne serais d'ailleurs pas contre un second rendez-vous!

Tu es, donc j'apprends

Grand Corps Malade, en duo avec Charles Aznavour sur le plateau de Michel Drucker. Les deux artistes présentent le titre "Tu es, donc j'apprends", extrait de "3e temps", le dernier opus de Grand Corps Malade, sorti en octobre dernier...

Un exemple parmi d'autres de la rencontre entre la poésie et la musique...

"L'homme est un solitaire, qui a besoin des autres,

Et plus il est ouvert et plus il devient grand,

Découvrez ma culture, j'apprendrai la vôtre,

Je pense, donc je suis ; et tu es, donc j'apprends"

(Paroles de Grand Corps Malade, sur une mélodie de Charles Aznavour)

Portraits de slameurs : Sancho

Comme beaucoup de slameurs, Sancho n'a pas débuté par le slam. Après avoir formé un groupe de musique, il fonde son groupe de rap. Mais un jour, le slam l'accoste...

©2010- Simon CABREJO

Je suis assise sur les marches de la gare St-Lazare, à Paris. J'aperçois un jeune homme, accompagné d'une guitare. Je m'approche de lui: "Sancho?" "Oui!". Nous marchons et nous asseyons à la terrasse d'un établissement, à proximité de la gare...
Nous parlons de son premier contact avec le slam. Il me raconte : "Mon premier contact, c'est Saul Williams, le Grand Corps Malade américain, le premier artiste issu de la scène slam. Je ne l'ai pas connu par le film (Slam, de Marc Levin), mais avec son disque. Mais pour moi c'était pas du slam, c'était un mec qui rappait un peu différemment des autres. Quelques années plus tard, je suis venu vivre à Paris. Je faisais du rap et, un jour, j'ai eu un petit flyer pour une soirée slam dans un bar qui s'appelle le Valmy. Je me suis rappelé de Saul Williams et j'y ai été. A cette première scène-là, j'ai eu la chance de voir des gens qui sont devenus des potes. Il y avait Rouda, Grand Corps Malade... c'était en 2003. Je les vus faire leur(s) texte(s) de fou ; et je me suis dit que je pouvais faire mon truc". A partir de ce moment, Sancho parcourt les scènes slam, dont celle du Café Culturel de Saint-Denis :

Aujourd'hui, Sancho anime des semaines de formation dans des écoles, et travaille dans des structures spécialisées (avec des gens poly-handicapés, par exemple). Et il vit de la musique : "J'ai la chance d'être sur un petit label indépendant. On n'a pas beaucoup de moyens, c'est pas de l'industrie musicale, mais plutôt de l'artisanat. On fait un peu de musique, des concerts... Mais c'est vrai que les ateliers, c'est un revenu qui m'assure une certaine stabilité", me confie-t-il. Et d'ajouter "quand je me lève le matin pour faire ce que j'aime, comme parler de slam avec toi, animer des ateliers après et faire de la musique ce soir, la vie est belle!"

Ses activités le confortent dans l'idée que le slam serait thérapeutique. Il m'explique ce côté de l'écriture : "tous les gens qui écrivent vont te dire que la première chose qui motive, c'est qu'il y a un truc qui ne va pas. Le fait d'écrire, ça permet de prendre de la distance, de se décharger. Le fait d'assumer ça devant les autres, c'est la continuité de cette démarche thérapeutique, c'est aller encore plus loin. Et le fait d'entendre des textes différents, ça ouvre l'esprit aussi..."

A la fin de notre rencontre, Sancho m'offre un texte, un des nombreux titres de son répertoire. [Fichier audio à suivre]. Et comme toujours, si vous voulez en savoir plus et/ou écouter ses créations, son site myspace est ouvert au public...

Rendez-vous lundi pour le prochain portrait de slameur!